Éoliennes oubliées ou la voix du lieux #2, La vision de la voix

19.11.2016
Librairie À Balzac À Rodin, Paris
Dans le cadre du cycle de rencontres "Eoliennes oubliées ou la voix du lieu" sont invités des auteurs ou artistes dont l’écriture est une des activités principales. Ces rencontres auront lieu le 21 octobre, le 19 novembre et le 10 décembre 2016 à la Librairie A Balzac à Rodin (14 Bis Rue de la Grande Chaumière, 75006).
Cinq écrivains sont invités chaque soirée pour présenter des lectures-performances autour de trois mots-idées-concepts :
LIEU - VOIX - VISION
qui se déclineront comme suit :
- Rencontre 1
La voix du lieu, le 21 octobre 2016
- Rencontre 2
La vision de la voix, le 19 novembre 2016
- Rencontre 3
Le lieu de la vision, le 10 décembre 2016
Il s’agit de créer une rencontre entre différents écrivains et différents publics pour créer de nouvelles conditions d’écoute d’un texte.

Eoliennes oubliées et poésie

Les écrivains sont des éoliennes qui moulinent silencieusement la nuit.

En partant du Moulin de Don Joël Hubaut de la Mancha, (installation galerie Lara Vincy, 1985) de Joël Hubaut qui mouline la parole,
et de l’événement Hiatus-Bobosse-Club organisé en janvier 2003 par Joël Hubaut pour fêter l’anniversaire de l’art de Robert Filliou,
En repensant à mes propres retrouvailles avec les éoliennes, surgissant en plein milieu de la Beauce durant une nuit d’août 2016,
En évoquant l’expérience Polyphonix créé en 1979 par François Dufrêne, Christian Descamps et Jean-Jacques Lebel qui mêlait poésie sonore, performance, vidéo et musique,
J’ai voulu mettre en place un cycle de rencontres avec des écrivains, des artistes écrivant et différents publics pour interroger la plasticité de l’écriture.
« Tu es un moulin à parole. » Peut-on dire cela d’un écrivain ? Oui, quand on sort le moulin intérieur de l’écrivain, c’est-à-dire lorsque le texte est dit, énoncé à haute voix par lui-même.
Est-ce que ça tourne en rond ? Non.
Les moulins, les éoliennes c’est le brassage des vents. Des pales qui emportent tout dans leur rotation, moustiques, idées, pluie, souffles, gaz, micro-particules, sons, larmes, vibrations…
Ça mêle une infinité de voix en un souffle. L’écrivain est un brasseur.
Faire émerger cette possibilité d’entendre la voix de l’écrivain, de l’artiste, hors du contexte d’une lecture à l’occasion de la sortie d’un livre, de la faire surgir au milieu d’autres écrivains, d’autres personnes, c’est ce que j’envisage de mettre en place grâce à ces rencontres.
Les possibilités vivantes plastiques de l’écriture sont infinies, j’en suis convaincue.
Le hiatus dans le mot éolienne, cette rencontre entre deux voyelles, entre deux sons, crée en quelque sorte, un appel d’air et en même temps une distance marquant une différence radicale.
Ces soirées se veulent emplies de hiatus, de sons, de rire et de tumulte.
Un moulin en kit où l’on voit défiler des pales de 23 à 45 mètres de long, voire 60 mètres et plus et des bruits de mots, des voyelles et des consonnes pour remplir l’air de sons en mouvement.
Le lieu, la voix et la vision seront convoqués dedans et dehors.
Tous les lieux oubliés ou en mémoire, réels ou translucides, les maisons, les champs, les caveaux, les châteaux, les yourts, les précipices, les grottes, les déserts, les auberges, les souterrains, les observatoires…
La voix du lieu, comme le chant des éoliennes, qui vibre jusqu’à nous, viendra peut-être jusqu’à la librairie nous troubler…

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Il s'agit

Sarah Klingemann & Florian de Vaulchier

Je Sonne Pas

Benoît Toqué

Filmé les yeux fermés

Marcelline Delbecq & Fabrice Reymond

Opérations biohardcores

Antoine Boute
Biographies des artistes

Sarah Klingemann

Cinéaste, née en 1973, vit à Paris. Architecte DPLG école Paris Villemin 1999, pensionnaire- architecte à la Villa Médicis 2003-2004. Entre réel et fiction elle pratique l’architecture, la questionne en confrontant textes et images, fixes et/ou en mouvement dans un projet unique et continu Les hommes-maison. Ses films – Après l’œuvre, La mer du sable, Le grand tour... – ont été projetés en festival : Côté court à Pantin, Rencontres Cinématographiques de Cerbère-Portbou, Sicilia Queer filmfest à Palerme, Vidéoformes à Clermont-Ferrand. Depuis 2017 entre le Domaine National de Chambord et la clinique de Saumery (psychothérapie institutionnelle), elle travaille sur deux films Bas chœur et Grande fugue tournés dans deux châteaux diversement habités du Val de Loire.

Florian de Vaulchier

Théoricien de l’architecture, architecte, historien de l’art, artiste iconoclaste, Florian de Vaulchier a créé la librairie A Balzac A Rodin à la fin des années 1980 où il expérimente avec le groupe ABAR puis ABAR QCQ au travers de vidéos et de textes les potentiels de l’espace, du corps, du langage et du temps. Il a enseigné l’histoire de l’art à l’École d’architecture Quai Malaquais à Paris.

Benoît Toqué

Est né au bord d’un lac un jour férié de 1987. Il vit à Paris. Il lit et performe ses textes : Extra ! (Centre Pompidou, Paris), MidiMinuitPoésie (Lieu Unique, Nantes), Littérature, etc. (L’hybride, Lille), Iselp (Bruxelles), Instants Chavirés (Montreuil), Khiasma (Les Lilas), etc. Il publie dans des revues imprimées : Nioques, Armée Noire, basse_déf, Dézopilant, Jungle Juice, etc., et en ligne : tapin2.org, remue.net, etc. Il est diplômé du master de création littéraire de l’université Paris 8 et prépare une thèse sur les relations entre littérature et performance. Il travaille avec le collectif chôSe. Son premier livre, gloire gouaille gosier, est paru en 2018 aux éditions Supernova.

Marcelline Delbecq

Est artiste et auteure. Après des études de photographie, d’art et de critique d’art aux États-Unis puis en France, sa pratique s’est peu à peu éloignée de l’image pour se concentrer sur la potentialité cinématographique, voire photographique, de l’écriture. Elle a récemment publié Camera, Manucius (2015) ; Oublier, voir, Fondation Cartier/Manuella éditions (2015) ; Dialogue, Shelter Press (2017) et contribue régulièrement à la revue de cinéma Trafic, P.O.L. Elle est actuellement doctorante SACRe à l’École Normale Supérieure sous la direction d’Antoine de Baecque où elle poursuit des recherches sur les mouvements de l’image fixe.

Fabrice Reymond

Après des études de théologie protestante, il conçoit des documentaires pour France Culture entre 1993 et 1998, puis s’engage dans l’aventure de l’art. Depuis 2008, il publie tous les deux ans le nouveau tome d’un projet intitulé Anabase, le livre d’une vie, construit comme un musée conservant des fragments de textes patiemment consignés. L’énoncé programmatique d’Anabase est : «Perdu sur le chemin du retour, on sème les indices qui dessinent la carte du présent». Il transporte aussi ses textes sur scène ou à l’écran. Dernière parution, L’eau se rappelle la cascade, éditions Mix., 2015.

Antoine Boute

Écrivain, poète sonore, essayiste, organisateur d’événements, il explore les impacts entre corps, langue et voix selon divers supports et moyens (papier, internet, scène) et aime collaborer avec d’autres auteurs et artistes. Son œuvre est un jeu constamment reformulé, absurde, inquiétant et amusant, auquel il convie qui souhaite y participer. Dernières parutions, Opérations biohardcores, illustrations de Chloé Schuiten, Les Petits matins, Paris, 2017.