Au-delà des manifestations institutionnelles, c’est tout un ensemble de lieux, culturels ou marginaux, qui accueille la performance, comme en témoigne notamment le travail de l’auteure Aziyadé Baudoin-Talec qui a récemment publié l’anthologie Les Écritures bougées (Éditions Mix). Il s’agit ainsi de réunir de nombreux textes issus d’événements organisés par celle-ci, dans différents espaces, au sein de la structure éponyme de production et de diffusion de la poésie qu’elle a fondée. Dans un rapport multiple à la littérature, le figement par l’écrit permet de prolonger et de documenter des événements qui « cherchaient à identifier dans la création contemporaine des formes nouvelles et inédites qui offriraient un temps, un espace et une écoute particulière de la parole ». Si le caractère inédit s’avère discutable, il n’en demeure pas moins que l’entreprise a l’intérêt absolu de promouvoir une vitalisation de la scène poétique actuelle. La transposition des performances vers le médium livre se voit ainsi dotée de toutes les potentialités de la matérialité de la page, déclinant texte mais aussi travail typographique voire graphique relayant la voix des différents artistes, poètes, performeurs mais aussi chorégraphes tels Pierre Alferi, Olivier Cadiot, Thomas Clerc, Joël Hubaut, Arnaud Labelle-Rojoux, Valérie Mréjen, Anna Serra, ou encore Benoît Toqué.