Une vie sans dormir

3.6.2016
Librairie À Balzac À Rodin, Paris
Une soirée de projections et de lectures
Une vie sans dormir est le titre d’un texte d’Aziyadé Baudouin-Talec qu’elle a adapté en film avec la voix de Boris Van Overtveldt en février 2016 pour le Festival Snez tu Zabu à Prague sur une invitation de la metteur en scène et organisatrice de ce festival de théâtre tchèque Linda Duskova.
L’événement Une vie sans dormir qui a eu lieu le samedi 3 Juin 2016 à la Librairie A Balzac A Rodin réunit artistes, réalisateurs et poètes afin de présenter une sélection de films autours des rapports entre images en mouvement et écriture :
L’invitation au voyage (durée 11’) de Sarah Klingemann a été réalisé en 2015 à partir du poème éponyme de Charles Baudelaire avec une classe d’enfants allophones.
Une sélection de films courts (2014-2015) de Caroline Kervern artiste-poète qui travaille aussi bien dans l’édition, le cinéma expérimental que pour la radio (elle tient l’émission SPIP pour Radio O). Ses films ont toujours une forte dimension poétique tant dans l’utilisation de la voix OFF que dans le traitement de l’image et du son.
La Chair et la Roche (2014) de Claire Deniel, un film documentaire de 15 minutes autour de l’expérience de l’escalade de la salle à la falaise en passant par la forêt dans lequel on surprend des discussions de grimpeurs et grimpeuses sur le rapport au vide et à la roche.
La Parade des mélanomes (2015) un film 203 qui évoque le corps d’une femme dans un rapport musical, sensuel et surréaliste.
Une vie sans dormir (2016) réalisé par Aziyadé Baudouin-Talec à partir du texte éponyme présente une déambulation sonore au travers d’une ville tandis que des images en mouvement viennent court-circuiter le récit comme un souffle inframince.

Eoliennes oubliées et poésie

Les écrivains sont des éoliennes qui moulinent silencieusement la nuit.

En partant du Moulin de Don Joël Hubaut de la Mancha, (installation galerie Lara Vincy, 1985) de Joël Hubaut qui mouline la parole,
et de l’événement Hiatus-Bobosse-Club organisé en janvier 2003 par Joël Hubaut pour fêter l’anniversaire de l’art de Robert Filliou,
En repensant à mes propres retrouvailles avec les éoliennes, surgissant en plein milieu de la Beauce durant une nuit d’août 2016,
En évoquant l’expérience Polyphonix créé en 1979 par François Dufrêne, Christian Descamps et Jean-Jacques Lebel qui mêlait poésie sonore, performance, vidéo et musique,
J’ai voulu mettre en place un cycle de rencontres avec des écrivains, des artistes écrivant et différents publics pour interroger la plasticité de l’écriture.
« Tu es un moulin à parole. » Peut-on dire cela d’un écrivain ? Oui, quand on sort le moulin intérieur de l’écrivain, c’est-à-dire lorsque le texte est dit, énoncé à haute voix par lui-même.
Est-ce que ça tourne en rond ? Non.
Les moulins, les éoliennes c’est le brassage des vents. Des pales qui emportent tout dans leur rotation, moustiques, idées, pluie, souffles, gaz, micro-particules, sons, larmes, vibrations…
Ça mêle une infinité de voix en un souffle. L’écrivain est un brasseur.
Faire émerger cette possibilité d’entendre la voix de l’écrivain, de l’artiste, hors du contexte d’une lecture à l’occasion de la sortie d’un livre, de la faire surgir au milieu d’autres écrivains, d’autres personnes, c’est ce que j’envisage de mettre en place grâce à ces rencontres.
Les possibilités vivantes plastiques de l’écriture sont infinies, j’en suis convaincue.
Le hiatus dans le mot éolienne, cette rencontre entre deux voyelles, entre deux sons, crée en quelque sorte, un appel d’air et en même temps une distance marquant une différence radicale.
Ces soirées se veulent emplies de hiatus, de sons, de rire et de tumulte.
Un moulin en kit où l’on voit défiler des pales de 23 à 45 mètres de long, voire 60 mètres et plus et des bruits de mots, des voyelles et des consonnes pour remplir l’air de sons en mouvement.
Le lieu, la voix et la vision seront convoqués dedans et dehors.
Tous les lieux oubliés ou en mémoire, réels ou translucides, les maisons, les champs, les caveaux, les châteaux, les yourts, les précipices, les grottes, les déserts, les auberges, les souterrains, les observatoires…
La voix du lieu, comme le chant des éoliennes, qui vibre jusqu’à nous, viendra peut-être jusqu’à la librairie nous troubler…

Télécharger le journal La Nuit Fulgurante #1
No items found.
No items found.

L'invitation au voyage (2015)

Sarah Klingemann

Films courts (2014-2015)

Caroline Kervern

La Chair et la Roche (2014)

Claire Deniel

La Parade des mélanomes (2015)

un film de 203

Une vie sans dormir (2016)

Aziyadé Baudouin-Talec

Lecture-performance

(texte Caroline Kervern et Aziyadé Baudouin-Talec)

Infrason, actions extérieures / actions intérieures

Maéva Dayras et Aziyadé Baudouin-Talec

Voyelles

Maéva Dayras et Eric Tinkerhess, voix et violon

Allez avance !

Caroline Kervern et Eurydice Liance, guitare

Commentaire photographique

Caroline Kervern et Aziyadé Baudouin-Talec

Griffures

Aziyadé Baudouin-Talec et Elsa Pallarès Hugon

Couloir sonore, Vas-y danse, danse, L'eau le long de tes oreilles

Aziyadé Baudouin-Talec et Eurydice Liance

Villes

Aziyadé Baudouin-Talec ; Elsa Pallarès Hugon, Carré d'herbe verte ?

Trois Langues

Eric Tinkerhess, Elsa Pallarès Hugon et Aziyadé Baudouin-Talec
Biographies des artistes

Sarah Klingemann

Cinéaste, née en 1973, vit à Paris. Architecte DPLG école Paris Villemin 1999, pensionnaire- architecte à la Villa Médicis 2003-2004. Entre réel et fiction elle pratique l’architecture, la questionne en confrontant textes et images, fixes et/ou en mouvement dans un projet unique et continu Les hommes-maison. Ses films – Après l’œuvre, La mer du sable, Le grand tour... – ont été projetés en festival : Côté court à Pantin, Rencontres Cinématographiques de Cerbère-Portbou, Sicilia Queer filmfest à Palerme, Vidéoformes à Clermont-Ferrand. Depuis 2017 entre le Domaine National de Chambord et la clinique de Saumery (psychothérapie institutionnelle), elle travaille sur deux films Bas chœur et Grande fugue tournés dans deux châteaux diversement habités du Val de Loire.

Caroline Kervern

Caroline a grandi à Paris, étudié l’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre, travaillé dans l'édition, enseigné à Columbia University Programms in Paris, et traîné sa bosse dans quelques pays avant de choisir de vivre à Bruxelles. Electron libre, infiniment curieuse et touche-à-tout aux influences multiples, bidouilleuse de podcast pour Radio O, de vidéo low fi et d'édition de fanzine, tous ses projets se coordonnent autour d'une nom abstrait, à entrées diverses au prisme large, celle de SPIP.

Claire Deniel

203 (Mario Valero & Simon Jardin)

Aziyadé Baudouin-Talec

Aziyadé Baudouin-Talec est née en 1989 à Paris. Après des études littéraires et théâtrales à La Sorbonne Nouvelle – Censier, Paris 3 et une formation de comédienne, Aziyadé Baudouin-Talec écrit (théâtre, littérature, poésie) et met en scène en créant la Compagnie Apparatus. Elle s’éloigne progressivement du théâtre pour se consacrer à l’écriture et penser des rapprochements entre littérature, art contemporain et danse contemporaine au travers de lectures-actions. Elle crée Les écritures bougées, structure de production et de diffusion de la littérature contemporaine dans le cadre de laquelle elle invite auteurs, artistes, chorégraphes, réalisateurs et musiciens à produire des lectures-actions.

Maéva Dayras

Eric Tinkerhess

Eurydice Liance

Elsa Pallarès Hugon

Elsa Pallarès Hugon, artiste touche à tout et poète discrète, animé de musique, passionnée de nature et de transmission, enseigne les langues et écrit-danse. Parcours universitaire dans le domaine des Arts de la scène, formation dans un conservatoire d'arrondissement en art dramatique. Connaissances en analyse cinématographique et en montage vidéo. Formé en FLE. Langues: français, catalan, espagnol, anglais. Intérêt porté vers la traduction. Projet d'écriture en cours.
https://elsapallareshugon.blogspot.com
https://www.instagram.com/eph._.6
https://vimeo.com/user4464976